Ruminants
Mesure de la dégradabilité in vitro amidon et NDF d’ensilages de maïs
Depuis 2013, ADM a mis au point une méthode d’analyse rapide en laboratoire permettant de mesurer la dégradabilité réelle de l’amidon et des fibres dans le rumen, basée sur de nombreuses mesures in vivo. En 2016 un nouveau travail a été menée pour conforter et renforcer la précision de la méthode. Cette année, à nouveau un essai a été réalisé sur 17 échantillons d’ensilage de maïs ayant moins de 2 mois de maturation, en distinguant 2 groupes de maïs : le groupe A, identifiés comme « durs » (faible valeur de digestibilité cellulase (DCS) et niveaux élevés de matière sèche et d’amidon), et le groupe B, identifiés comme classiques. Sur tous les échantillons, les quantités d’amidon et de NDF dégradable ont été mesurés in vivo (exprimées en % de la matière sèche totale), et comparées aux valeurs estimées par Upscience grâce à l’analyse du spectre NIR des échantillons.
L’amidon dégradable mesuré in vivo (exprimé en % de la matière sèche) a varié de 8,5 % à 29,1 %, les valeurs prédites par le NIR de 8 % à 28 %. Le NDF dégradable mesuré in vio (exprimé en % de la matière sèche) a varié de 18,7 % à 32,2 %, les valeurs prévues par le NIR de 13,6 à 34,6 %. Les valeurs mesurées in vivo et prédites par NIR sont corrélées, montrant que l’étalonnage NIR, initialement effectué sur des échantillons d’ensilage de maïs ayant une longue durée de maturation (4-8 mois), est valide également pour des ensilages de maïs ayant des durées de maturation plus courtes (1-2 mois). De plus, les résultats des 6 échantillons du groupe A ont montré que même pour les échantillons d’ensilage de maïs identifiés comme «durs», l’utilisation de la méthode définie initialement convient pour estimer la dégradabilité ruminale moyenne de l’amidon et du NDF.
Amélioration de la valorisation énergétique des régimes riches en fibres
Depuis plusieurs années différents essais ont été menés pour tester différents additifs dans l’objectif de maximiser la valorisation des fibres de la ration. Après la réalisation de 1ers essais concluants sur des modèles de fermentation ruminale, un nouvel essai visait à valider ces solutions additifs sur les paramètres de production laitière. Un troupeau laitier a été divisé en 2 groupes expérimentaux contemporains, un groupe CONTROL, ne recevant aucun supplément, et un groupe supplémenté, recevant un additif seul pendant 40 jours (période 1), ou une combinaison de plusieurs additifs pendant les 28 jours suivants (période 2). La production de lait, ainsi que la teneur en protéines et en matières grasses du lait, ont été collectées quotidiennement via le robot de traite 3 semaines avant le début de la période expérimentale et tout au long des périodes expérimentales. La durée de rumination quotidienne a été mesuré à l’aide de colliers.
Les résultats ont montré des effets bénéfiques des suppléments testés sur les paramètres de production de lait. Les vaches les plus réactives ont été les vaches multipares, ainsi que les vaches en début de lactation (< 90 jours de lactation). Pendant la période 2, la production de lait a été significativement plus élevée dans le groupe supplémenté (+ 0,9 kg/vache/jour en moyenne, + 1,6 kg/vache/jour pour les vaches multipares, + 2,2 kg/vache/jour pour les vaches < 90 jours de lactation). Une production de protéines (+ 2,2 % en moyenne, + 4 % pour les vaches multipares, + 5 % pour les vaches < 90 jours de lactation), ainsi qu’une production de matière grasse du lait (+ 2,5 % en moyenne, + 4,8 % pour les vaches multipares, + 6 % pour les vaches < 90 DIM) significativement plus élevées ont également été observées au cours de cette période. Le temps de rumination a été légèrement mais significativement réduit chez les vaches supplémentées (-2,2 % pour la période 1, -1,3 % pour la période 2).
L’effet positif sur la production de lait, de matières grasses du lait et le temps de rumination est cohérent avec l’effet potentiel d’amélioration de la digestion ruminale des fibres par les suppléments testés.
A la suite de ces résultats prometteurs, nous avons mené le test en condition terrain dans plusieurs troupeaux dont la ration est majoritairement fibreuse, les résultats sont en cours de traitement.
Mise en route de l’outil GREENFEED permettant la mesure de la production de méthane in vivo
Dans le cadre de l’ambitieux programme de recherche pour évaluer des solutions rendant les production de ruminants plus durables, le service Recherche et Développement a fait l’acquisition d’un GreenFeed : distributeur automatique d’aliments qui permet de mesurer la production de méthane en temps réel sur les ruminants. Deux essais ont été conduits cette année, l’un sur vaches taries, l’autre sur jeunes bovins à l’engraissement, pour familiariser l’équipe de recherche (chercheurs, techniciens, soigneurs animaliers) à l’utilisation de cet outil, définir les paramètres de réglage optimaux et vérifier si les vaches et jeunes bovins sont capables de visiter spontanément cet outil. Les essais ont aussi mis en avant la variabilité des valeurs de production de méthane, l’existence d’interactions significatives animal x jour, ainsi qu’un effet significatif de l’heure de mesure dans la journée. Ceci permet de bien définir les éléments de protocole des essais à venir sur les rejets de méthane via cet outil.